Pourquoi un orgue transportable ?
Le milieu de l’orgue s’inquiète depuis longtemps déjà du renouvellement de son public; passionné mais âgé, celui s’étiole au fil du temps.
Pourtant les organistes savent à quel point l’orgue a conservé tout son pouvoir de fascination auprès des publics. Personne ne reste indifférent devant une console, ses claviers, ses boutons multiples, et plus encore devant la multitudes des tuyaux !
Pour toucher de nouveaux publics, il semble donc important de rapprocher l’orgue de celui-ci.
Toutefois, quelques fois, à défaut d’arriver à attirer le public à l’orgue, ne faudrait-il pas aller avec l’orgue vers le public ?
Bien qu’il n’y a rien de moins mobile qu’un orgue, l’histoire fourmille d’exemples d’orgues qui « bougent », depuis les positifs ou portatifs de la Renaissance, jusqu’aux orgues de continuo aujourd’hui. Pourtant, faute de basses, ces instruments ne provoquent pas « l’effet grand orgue » souvent attendu.
Mais depuis que l’électricité permet la transmission du mouvement de l’organiste jusqu’à la soupape qui libère le vent dans le tuyau, l’orgue peut être agencé avec beaucoup plus de liberté.

Dès les années 2000, on compte plusieurs constructions où les tuyaux sont répartis en plusieurs modules reliés entre eux électriquement. Ces projets, tous privés, passent souvent par le réemploi de tuyauterie ancienne de bonne qualité.
Le champ d’action de l’organiste semble donc sans limite: concert chez des particuliers, en salles de concert, dans les musées, en plein air, dans les conservatoires, etc… Jean-Baptiste Monnot, précurseur en France, a ainsi emmené son orgue de voyage de la Halle aux Grains de Toulouse jusqu’à la Pyramide du Louvre !
Cet usage soliste se double de nouvelles possibilités d’accompagner les choeurs là où l’orgue est trop éloigné, ou de donner des concerto pour orgue dans des salles sans orgue.
Il va de soi que d’autres possibilités encore sont à explorer en associant l’orgue avec d’autres formes artistiques, la danse, le théatre, les arts du cirque, comme le projet Bach Metamorphosis avec la contorsioniste Lise Pauton.


